samedi 30 novembre 2013

Littérature #8 - Masse critique Babelio : Un bon fermier (Su Dongpo - Sara)



 

Retour à la Terre

 

Bonjour les curieux! Je suis heureuse de vous accueillir aujourd'hui sur mon blog pour un article très spécial. Tout d'abord, il s'agit de ma première participation à la Masse Critique de Babelio. Je vous avais déjà parlé de Babelio et de la Masse Critique dans un article qui leur était entièrement dédié (pour en savoir plus, cliquez donc ici). J'en profite pour remercier  Babelio pour sa confiance et pour la géniale opération qu'est la Masse Critique. Merci également à la maison d'édition HongFei de m'avoir offert le livre dont je vais vous parler: "Un bon fermier" de Su Dongpo, illustré par Sara (et merci aussi pour le joli marque-page et pour la jolie carte avec le petit mot!).


Mais ce n'est pas tout, cette chronique est spéciale aussi parce qu'elle a été préparée et rédigée par non moins de six mains, trois coeurs et trois cerveaux! 

Les contributeurs de cet article sont:
  • Moi-même évidemment parce qu'on est quand même chez moi par ici :)
  • Le loulou que vous commencez à connaître si vous me suivez régulièrement et qui a déjà contribué à deux articles (ici et ici). "Un bon fermier" est un livre pour enfants, il me semble donc tout naturel que mon fils de six ans vous donne son avis. 
  • Le CA. Le quoi??? Qu'est-ce qu'elle  nous raconte encore? Le CA ou Curieux Anonyme qui comme son acronyme l'indique ne veut pas être cité. Pas même une allusion a-t-il dit. Mais j'aurais eu l'impression de commettre un vol intellectuel, crime de l'esprit qui m'insupporte au plus haut point. Donc, sachez que tout ce qui est rédigé dans cette couleur vient de ce fameux CA


Avant de rentrer dans le vif du sujet, je remercie donc chaleureusement le loulou et le Curieux Anonyme!






L'auteur

 

L'auteur de l'histoire, Su Dongpo, n'est pas un contemporain, mais alors là pas du tout puisqu'il s'agit d'un lettré chinois né en 1037 dans la province chinoise du Sichuan. C'est lui qui a inventé le mot HongFei (grand oiseau en vol) qui est aussi le nom de la maison d'édition qui édite ce livre.Vous trouverez le poème original, en chinois, à la fin de l'ouvrage.


L'illustratrice

 

Sara  est à la fois auteur et illustratrice d'albums jeunesse depuis vingt ans. Son originalité est d'utiliser la technique du papier déchiréElle emploie du papier de fond pour les décors (neutres, reyclés ou à fort grammage) tandis que les éléments sont en papier déchiré et laissent voir le crayonné et la fibre du papier au niveau des déchirures. Toutes sortes de papier peuvent être utilisées afin de donner différents rendus. De même, toujours dans le souci de donner des rendus différents, les papiers peuvent être déchirés de diverses manières: aux doigts, à la main, à la latte. C'est une méthode qui demande de l'inspiration et de la technique.



Le quatrième de couverture

"Un bon fermier ... écoute la terre et l'expérience des hommes ... Une poésie chinoise vieille de mille ans, une jolie leçon de choses, d'agriculture et d'écologie, pour aujourd'hui!"



La couverture

 

L'illustration de la couverture donne l'impression d'être en relief, qu'en la caressant on va sentir la douceur des fibres des bords du papier déchiré. J'ai d'ailleurs eu plusieurs fois le réflexe de passer ma main dessus à la recherche de ces sensations. Le dessin représente une libellule délicatement posée sur une jeune pousse de blé déjà bien enracinée.



L'histoire

 

"Un bon fermier" est donc la traduction d'un poème chinois qui explique comment faire (re)naître la vie d'une terre en friches depuis plusieurs années en favorisant le tallage.

A travers mon oeil d'adulte, la première double page  me donne un peu froid dans le dos: on y voit deux sombres corbeaux prêts à se jeter sur un joli petit escargot blanc. Les corbeaux sont présents tout au long du livre, comme s'ils accompagnaient l'agriculteur dans son labeur. Cette première double-page nous rappelle sans doute que la nature a tout prévu ou presque et que nous avons donc plutôt intérêt à collaborer avec elle en la respectant. Pour moi, dans le livre, les corbeaux symbolisent cette collaboration saine entre la nature et l'homme. Dès le début, ils débarrassent la terre des nuisibles (ici symbolisés par l'escargot) et on les retrouve à la dernière page observant (veillant sur?) le fermier bien au chaud dans sa maison, le fruit de son travail (un pain) dans les mains. Le corbeau observe alors un homme, un fermier en lien avec la terre et le fruit de son travail et pas un exploitant agricole.

Notez que les couleurs dominantes du livre sont des couleurs naturelles qui peuvent nous paraître sombres, ternes ou encore tristes parce que nous sommes habitués à une surabondance de couleurs "flashy". Ces couleurs  naturelles sont en fait parfaites pour attirer le regard des plus petits. La couleur verte fait une apparition lumineuse au moment voulu dans ce dessin qui est pour moi un des plus beaux de l'ouvrage. On y voit l'agriculteur porter son blé au moulin.





De fait, mon fils n'a pas été heurté par les couleurs de l'album, que du contraire même. Et sa page préférée est loin d'être la plus tendre, c'est celle-ci, avec l'épouvantail:





Les dessins l'ont interpellé, c'est la première fois qu'il pouvait observer des dessin faits au papier déchiré. Il les a trouvés "travaillés et réalisés de manière appliquée, pas comme ces dessins faits n'importe comment" (et oui, il fait déjà la différence entre les livres de qualité et certaines horreurs qu'on peut parfois trouver dans les rayons).


Le thème lui a plu aussi, c'est un sujet auquel il est déjà sensible lui qui du haut de ses six ans ne comprend pas pourquoi le hommes ne vivent pas en harmonie avec la planète qui les héberge.


A propos du thème, on peut faire la comparaison avec notre époque et ajouter que l'agriculture moderne n'a plus conscience des équilibres naturels forêt/agriculture/élevage. En cela cette histoire est très intéressante à l'heure actuelle ou les pistes vers l'agro-écologie et la permaculture redonne des liens logiques entre les animaux, le sol et la forêt.

 

En conclusion

 

Très bel album. Un livre original tant par la technique du papier déchiré que par le message qui pour moi fait partie des messages essentiels à transmettre à nos enfants. Un livre à lire donc, mais également à expliquer, à philosopher et à extrapoler.

A expliquer parce qu'on n'y parle pas de l'agriculture actuelle. C'est en filigrane. Donc il faut que la lecture soit accompagnée par un adulte qui peut donner un point de comparaison à l'enfant. L'adulte peut aussi en profiter pour parler de la Chine, de sa situation géographique, de sa culture, etc.

A philosopher et à extrapoler parce qu'il permet en effet de laisser libre cours à son interprétation personnelle grâce à la technique du papier déchiré et au talent de l'illustratrice. Cela permet a chacun de se créer et d'imaginer le contexte. Pour moi cela va plutôt à contre courant d'illustration pour enfants/adultes qui vont trop dans les détails et par conséquent gomme l'imaginaire ou le relègue au dernier plan.


 

On aime aussi

 

Les explications à la fin du livre, claires et concises.
La manière dont le texte est mis en avant grâce à une calligraphie appropriée.






Un bon fermier de Su Dongpo illustré par Sara (2013), traduit par Chun-Liang YEH

Alors, il vous a plu cet article à trois voix?

Merci d'être passés me lire les curieux!


Ness Butterfly
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